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Comment traiter ou prévenir les allergies et intolérances alimentaires

Comment traiter ou prévenir les allergies et intolérances alimentaires

Le traitement et la prévention de toutes les réactions aux aliments (notamment gluten et lait) consistent en toute priorité à l’éviction et à la réparation de la muqueuse intestinale.

Au-delà des espoirs suscités par les probiotiques, la prévention passe aussi par la préservation d’une bonne santé intestinale. En effet, si la barrière intestinale devient poreuse, des allergènes risquent de passer dans l’organisme, de sensibiliser l’individu et de provoquer une maladie allergique (IgE) ou une hypersensibilité (IgG).

Si les activités enzymatiques situées sur les villosités dysfonctionnent, il y a risque d’intolérance.

Afin de favoriser le développement d’une flore intestinale équilibrée, il convient d’éviter les antibiotiques inutiles, de ne pas diversifier trop précocement l’alimentation de l’enfant et de favoriser les contacts avec les animaux (la rencontre avec des germes extérieurs stimule et renforce la flore). Par ailleurs, la mère qui allaite devrait augmenter ses apports en oméga 6 végétaux de qualité (huile d’onagre, de bourrache, première pression à froid…) et oméga 3 (huile de colza, de poisson…) pour renforcer la paroi intestinale de son enfant. Le mode de naissance, d’accouchement est également primordial. Un enfant né par césarienne, ou d’une mère traitée aux antibiotiques, aura de grandes difficultés à coloniser son intestin normalement. En effet, l’intestin d’un nouveau-né est stérile, il se colonise en inhalant la flore vaginale de sa mère au moment de l’accouchement (normal !). Puis le lait maternel continue cet ensemencement : il laisse passer des probiotiques qui aident à stimuler la flore intestinale du bébé et à tolérer les aliments.

Dans le cas d’une pathologie déjà établie, il convient de réparer la muqueuse du grêle par des acides gras de qualité, des souches de probiotiques, de la glutamine, des enzymes qui aideront à la digestion, et de favoriser une réintroduction progressive après une éviction temporaire.

Certains acides gras de la famille des oméga 6 (acide arachidonique) ont un effet pro-inflammatoire qui se traduit par une surproduction de substances pro-allergisantes.

Certains autres oméga 6 d’origine végétale (AGL) et les oméga 3 vont bloquer cette inflammation et réduire les allergies.

L’acide gras polyinsaturé oméga 6 végétal le plus puissant est le GLA ou acide gamma-linolénique que l’on trouve dans l’huile de bourrache et d’onagre. La prise de GLA doit être équilibrée par celle d’une double dose d’acides gras essentiels oméga 3 issus des poissons des mers froides EPA (acide eicosapentaénoïque) et DHA (acide docosahexaénoïque).

Notre alimentation contient beaucoup plus d’acide arachidonique (oméga 6 d’origine animale : viandes rouges, charcuteries, fromages) que d’acide alpha-linolénique (oméga 3). Cette disproportion altère  les phospholipides de la membrane cellulaire et, dans le cas de maladie atopique, augmente la possibilité d’une réponse inflammatoire telle que démangeaisons intenses, formation de croûtes ou excoriations. (L’atopie signifie une prédisposition héréditaire à une hypersensibilité aux antigènes de l’environnement. De telles affections incluent la rhinite allergique et, à moindre échelle, l’asthme bronchique, la dermatite de contact et les allergies alimentaires). De nombreuses études ont démontré que les acides gras polyinsaturés pouvaient jour un rôle clé dans la gestion de l’inflammation qui se produit dans les maladies allergiques.

Une première étude utilisant une pommade contenant du DHA, de L’EPA et des acides gras oméga 3 produisait des résultats satisfaisants chez 64 patients souffrant de dermatite réfractaire (Watanabe et al.1999). Une deuxième étude a impliqué 135 enfants avec des maladies allergiques et a montré que l’administration d’un supplément contenant des acides gras oméga 3 avait pour résultat des membranes cellulaires plus saines. Les évaluations cliniques ont mis en évidence que le maintien de l’intégrité de la membrane diminuait le nombre de crises allergiques chez ces enfants (Gorelova et al.,1999).

Une troisième étude a examiné des enfants âgés de 3 mois et l’alimentation de leur mère pour évaluer l’effet des acides gras dans l’alimentation. L’étude a révélé que les enfants ayant des allergies avaient moins de GLA (acide gamma-linolénique) dans leurs phospholipides sériques que les enfants en bonne santé. Elle a également indiqué que les mères en bonne santé et les mères allergiques avaient la même quantité d’acides gras dans leur alimentation, mais que les mères allergiques avaient moins de GLA dans leur lait (Kankaanpaa et al. 2001). Ces résultats semblent suggérer que les femmes allergiques qui allaitent leur enfant devraient prendre des suppléments de GLA (huile d’onagre, par exemple).

En pratique, consommez des sardines deux à trois fois par semaine, supplémentez en huile d’onagre selon les besoins, utilisez dans les crudités des huiles de première pression à froid biologiques et réduisez la surconsommation de charcuteries, viandes rouges et fromages.

Dr Régis Grosdidier

stress-et-nutrition@live.fr


 

 

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